
Les élèves de 5SC3 vous présentent leurs créations littéraires inspirées par les musiques et bruits du monde. Leurs textes vous emmèneront dans une ville qui ne connaît pas le bruit, dans les paroles d’un célèbre groupe de rap, dans un monde hypnotisé par une chanson à la mode et dans bien d’autres univers auditifs.
La misère est si belle
Texte inspiré par la chanson de PNL
Un homme seul et solitaire se promène au bord de la plage la nuit sous les étoiles et la lune qui l’entoure. Sa Bugatti Divo dernier modèle est garée à proximité. Débarrassé de son Smoking Italien fait sur mesure, sa Rolex indique qu’il est minuit passé. Capuche à la tête, écouteurs aux oreilles, il écoute sa playlist.
Soudain, une nouvelle musique interrompt sa promenade nocturne, pas n’importe quelle musique. À cet instant, il se met à regarder le ciel ténébreux éclairé par la clarté de la lune. Les paroles le rendent nostalgique. De douloureux souvenirs reviennent le hanter, cet homme insomniaque dont la seule volonté était de faire passer le temps rapidement est de nouveau confronté à sa bête noire.
Il pense à sa famille, à l’amour de ses proches et se met à imaginer à ce qu’il aurait dû faire ou voulu faire. Il se laisse transporter par les souvenirs du passé, il se visualise 10 ans en arrière. Il avait alors 17 ans, il était rentré de l’école, avachi sur le canapé abîmé, épuisé par une fatigante journée, se plaignant des tonnes de travail qui l’attendait demain, agacé par le boucan causé par son petit frère et son petit cousin, il partit s’enfermer dans sa chambre. Il alluma sa play attendant la confirmation de son autre frère qu’il viendrait le rejoindre. Biologiquement, il n’était pas son véritable frère mais leurs mères étaient tellement inséparables qu’ils avaient toujours été obligés de se côtoyer et au fil du temps ils étaient devenus bien plus que de simples amis. Il entendait les cris de sa mère, signe qu’il est l’heure de manger. Tout le monde était réuni autour de la table, frères, tantes, oncles, grands-parents, voisins. Cette pièce respirait jouissance et bonheur. Après avoir mangé, il était descendu rejoindre son frère d’enfance tandis que son cousin et son petit frère de sang étaient partis jouer au parc. Ils habitaient dans un vieux bâtiment délabré en banlieue. Les gens de la haute société les jugeaient mais ils étaient simples et heureux. Tout le monde connaissait tout le monde, ils étaient comme une famille. Les deux frères étaient allés au vieux magasin au coin de la rue pour acheter deux canettes de 7up, ils étaient installés sur le toit de leur bâtiment, la vue panoramique sur le soleil se couchant sur la ville était magnifique. Ils se mirent à parler de tout et de rien, sourire aux lèvres, il en fallait peu pour être heureux.
Subitement, une goutte d’eau met fin à sa rêverie, il a commencé à pleuvoir. Il part à la recherche d’un abri puis trouve rapidement refuge sous un arbre assez grand et robuste, pas loin de la côte. De là-bas, il peut toujours entendre les bruits des vagues et la faible pluie qui tombe.
Combien il paierait pour revivre le passé juste une fois, revenir là où tout a commencé car il sait à quel point il était heureux mais il ne s’en était rendu compte que bien trop tard. Prendre son petit frère dans les bras et lui chuchoter qu’il serait toujours là, revoir sa mère sans les rides sur son visage, les prévenir de ce qui leur ferait du mal pour ne pas souffrir toute sa vie, peut-être que ça lui permettrait de devenir quelqu’un d’autre. Mais son passé le lui chuchote toujours : « Tu vas souffrir ». Alors, à ses enfants il leur ferait croire qu’il était heureux pour qu’ils ne soient jamais comme lui. Ce chaleureux souvenir lui avait rappelé qu’il avait des rêves. Il se rappelle de nouveau d’une parole que prononçait souvent son grand père souvent : « La misère est si belle. »
Oumnia A., 5SC3