Bonjour, je m’appelle Waris Dirie. Je suis née en 1965 dans la région de Gallacio, dans le désert somalien. Je suis issue d’une famille de nomades somaliens. Je connais une enfance rude, mais heureuse, car entourée des miens. À l’âge de 3 ans, je suis excisée au nom de la tradition.
J’ai 13 ans quand mon père décide de me marier avec un vieillard dont je serai alors la quatrième épouse. Refusant ce mariage, je prends la fuite durant la nuit. Traversant à pieds le désert au péril de ma vie, j’atteins la ville de Mogadiscio où je retrouve ma grand-mère. Elle réussit à me faire quitter le pays en me trouvant un poste de « bonne à tout faire » à l’ambassade de Somalie à Londres, chez mon oncle. J’y travaille pendant 6 ans, comme une esclave, totalement recluse et coupée du monde extérieur. J’y suis traitée comme une étrangère. Mon oncle, l’ambassadeur de Somalie, ne me considère pas de sa famille.
Quand la guerre civile éclate en Somalie, l’ambassade ferme. Je me retrouve livrée à moi-même dans les rues de Londres, ne sachant pas un mot d’anglais. C’est alors que je rencontre Marilyn avec qui je me lie d’amitié. Cette jeune femme m’héberge et m’aide à trouver un emploi. Travaillant dans un fast Food, je suis remarquée par un célèbre photographe de mode. Grâce à lui, je rejoins une agence de mannequins. Malgré de nombreuses péripéties, je deviens rapidement l’un des plus grands top model au niveau international. Je profite alors de ma célébrité pour dénoncer l’excision.
J’aimerais vous dire que cette histoire est le fruit de mon imagination. Malheureusement, cette histoire est une histoire vraie. C’est un aperçu de la vie de Waris Dirie qui est raconté dans le film « Fleur du Désert ». Mais non, l’excision autrement dit « la mutilation génitale » existe et est toujours d’actualité en Afrique, au Moyen-Orient, en Asie. Toutes les 11 secondes, une jeune fille subit l’excision !
A) L’excision, c’est quoi ?
Il s’agit d’une pratique barbare qui consiste à enlever partiellement ou totalement le clitoris et les lèvres. L’excision entraîne une douleur atroce accompagnée de peur, d’angoisses, et parfois d’un grave état de choc psychologique. Certaines jeunes filles peuvent même en mourir. La femme excisée et l’enfant qu’elle porte sont menacés de mort au moment de l’accouchement !
B) À quel âge excise-t-on et qui pratique les mutilations sexuelles féminines ?
À tout âge : à la naissance, pendant la petite enfance, à l’adolescence et à l’âge adulte. Cela dépend de l’ethnie. Généralement, cette pratique est effectuée par des femmes âgées qui n’ont aucun savoir médical. Elles utilisent pour l’intervention : des couteaux ; des lames de rasoir ; des morceaux de verre ; …
Pour favoriser la cicatrisation, elles appliquent sur la blessure des compositions à base d’herbes, de terre, de bouse de vache,…
C) Pourquoi pratique-t-on cela ?
— Raison sociologique :
Pour éviter que les femmes trompent leurs maris.
— Raison religieuse :
L’excision est pratiquée par des chrétiens, des juifs et des musulmans dans de nombreux pays et communautés différentes à travers le monde. Cependant aucune religion ne la prescrit !
— Raison culturelle :
Pour l’ethnie, être excisée c’est être une femme. Même si les familles sont conscientes des conséquences néfastes des mutilations génitales. Les jeunes femmes acceptent malgré elles car elles craignent les jugements moraux et les sanctions sociales. Toutes femmes ou jeunes filles s’écartant de cette coutume peuvent être bannies de la communauté.
J’ai voulu vous faire partager ce sujet, car j’estime qu’on n’en parle pas assez. Toutefois, il existe des ONG qui dénoncent ces pratiques comme l’UNICEF. Le 6 février est la journée de la lutte contre l’excision. Je dénonce fermement cet acte atroce. L’excision est un crime. J’espère de tout cœur que cette pratique disparaîtra un jour.
Nisrine B.
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